Synopsis :Jefferson Smith est très aimé des Boys Rangers, un club de jeunes garcons qu'il dirige. Cet homme populaire et naïf est une affaire pour le gouverneur Hopper et son chef politique Jim Taylor, qui en font un sénateur idéal pour couvrir leurs sombres histoires. Mr. Smith devient alors vite la risée du Congrès et est, malgré lui, compromis dans une affaire louche. Apres un moment de découragement et grâce à sa secrétaire, il prend la parole au Senat et la garde vingt-trois heures durant!
Je pense que ce film mérite bien sa place parmi les classiques non seulement parce que Capra a écrit une belle page de l'histoire du cinéma hollywoodien avec des films comme "Arsenic et vieilles dentelles", "La vie est belle"... mais aussi parce qu'il met en scène James Stewart, un autre monument du cinéma US. D'ailleurs, il aurait mérité lors de sa sortie plus de récompenses mais fut eclipsé par la super saga du moment "Gone with the wind".
Admirablement interprété par James Stewart, cette belle comédie ne manque pas de rythme et constitue un des rares films à s'âtre penché sur les méthodes de travail du parlement. Son sujet reste éternel puisqu'il y est question de corruption des politiques. Epatant comme Mr Smith semble subir les outrages de la fatigue et génial l'idée d'utiliser les textes de lois à l'extrême (pas d'arrêt de parole !). Le héros peine à comprendre les rouages de la politique mais se refuse à devenir un simple pantin.
Pour la petite histoire, les mateurs d'anecdotes se régaleront : La première projection de Mr. Smith au sénat eu lieu le 17 octobre 1939 en présence de 4 000 personnalités politiques du pays. Beaucoup d'entre elles désapprouveront ce film qu'elles jugent comme une mise en cause de la respectabilité sénatoriale et de l'indépendance de la presse.
C'est ainsi qu'une rumeur commença à circuler : à la demande des autres studios hollywoodiens redoutant des mesures de rétorsion de la part du milieu politique, Louis B. Mayer (président de Metro Goldwyn Mayer) aurait rencontré Harry Cohn (président de Columbia) pour l'inciter - en l'échange de 2 millions de dollars soit le coût du film - à empêcher la sortie de cette oeuvre qualifiée de subversive.
Le film sera toutefois exploité normalement, récoltant 4 millions de recettes au box-office.
Quant à Joseph P. Kennedy, alors ambassadeur à Londres et père du futur président assassiné, demandera - en vain - que le film ne soit pas distribué à l'étranger afin de ne pas donner une mauvaise image de l'Amérique.