Un groupe d'amis est invité à participer à une rave party sur une île mystérieuse. Arrivés sur place, ils sont attaqués par des zombies friands de chair humaine et par de monstrueuses créatures. Attaquant sur terre, dans l'air ou dans l'eau, ces monstres sont dirigés par une créature démoniaque terrée dans un sombre manoir...Réalisé par
Uwe Boll Avec
Ona Grauer,
Jonathan Cherry,
Tyron LeitsoCe film décrié à tort et à travers, m'intrigue depuis quelques temps, en raison de cette réputation peu flatteuse (excepté Mad Movies), et de ce sobriquet de "nouveau Ed Wood", attribué au réalisateur teuton Uwe Boll.
Ses films successifs sont taxés de plus mauvais films de tous les temps, la situation allant en s'aggravant, j'étais curieux du premier opus de ce personnage tant hué.
Les adaptations de jeux vidéos étant généralement des plus délicates (et désastreuses au final), celle ci n'échappe pas à la règle, car le matériau de base était déjà chancelant: scénario absent, bourrinahe intensif...
Sur ce point donc, le pari est raté, mais c'était sans compter sur le "talent" de notre ami allemand, qui réussit de manière dantesque à transformer ce navet annoncé, non pas en chef d'oeuvre (enfin dans son sous genre, si...), mais en nanar complètement jouissif!
Prenant le parti d'une réalisation "branchouille", Uwe Boll nous assène de ce qui se fait de pire, en matière de réalisation clipesque, ses sources d'inspirations étant fortement marquées: ralentis/accélérés à gogo, "bullet time", caméra à l'épaule, filtres inadaptés, montage épileptique à donner la nausée...j'en passe des pires, et surtout des pires (merveilleuse scène du combat final...).
Dans la même veine, l'absence de budget se fait cruellement sentir, le "bullet time" premier prix se résumant aux caméras tournant autour des acteurs immobiles, le résultat étant des plus ridicules. Mais mieux encore, dans sa volonté de coller au jeu vidéo, le film se résume à une succession de gunfights, entrecoupés de captures d'écran de jeu ou d'une mort des "héros" signifiée par un voile rouge.
De même, les mauvais raccords se succèdent, ainsi que les plans baclés, donnant l'impression d'un tournage expéditif. On a ainsi droit à des personnages, dont les armes (aux munitions illimités, bien entendu) varient selon les plans (shotgun, puis pistolet, de nouveau shotgun, enfin pistolet and cie), ainsi des trampolins (dont un particulièrement visible), des rails apparaissant dans les divers plans.
Bien évidemment, en bon nanar qui se respecte, nous avons droit à notre lot de plans nichons, le summum étant atteint, lorsque dans le combat final, le Prêtre "transperce" la poitrine de l'héroïne, ce qui ne fait qu'ouvrir un peu plus encore...son décolleté^^
A la hauteur de la réalisation, le scénario brille par son absence (on progresse et on tue des zombies), nous avons donc droit à l'habituel groupe de djeuns qui veulent faire la fête (s'envoyer en l'air et se cuiter), et qui se retrouvent donc sur une île maudite, avant que d'obscurs (et cruels) zombies n'apparaissent (le maquillage étant des plus drôles). Bien évidemment, au centre de cette île de trouve la fameuse "House of Dead" où nos compères voudront se réfugier, plutôt que de fuir en bateau (on aurait eu droit à "Boat of Dead").
La raison d'être des zombies étant des plus étrange: un ancien moine espagnol (vive les flash back non en noir et blanc, mais en sépia), s'étant tourné vers l'ocultisme, préfère devenir immortel en étant condamné à rester sur cette île, et pour rester immortel, il doit tuer des gens...(bigrement tordu, mais bon, on devra s'en contenter).
Dans une optique similaire, le jeu d'acteur est inexistant, les personnages étant tous plus caricaturaux les uns que les autres (la blonde, le beau gosse écervellée, les miss blacks, le héros cervellé...), et se demandant probablement ce qu'ils sont venus faire dans un bourbier pareil.
On a bien évidemment droit à une phase de nanardisation scientifique quant au sang des zombies, et à cette "soif de sang" du "Prêtre", les dialogues étant quant à eux particulièrement savoureux: "Au fond de mon subconscient, je savais qu'il allait se passer quelque chose", "Vous êtes le capitaine Kirk...et lui c'est Spock?" "Maintenant nous rentrons moi et Alicia, enfin ce qu'elle est devenue...ou du moins ce que j'en ai fait...dieu que c'est bête l'amour...".
Les joyeusetés de ce genre sont en surnombre dans ce film, et c'est un réel plaisir que de remarquer les incohérences ou autres détails cocasses. Bref, un film décomplexé, jouissif, plutôt désastreux, qui ne souffre d'aucun temps mort, en raison de ces gunfight incessants (merveilleux n'importe quoi que la scène du cimetière)...