Film de : Lexi Alexander
Avec : Elijah Wood, Charlie Hunnman (retour à Cold Mountain) et Claire Forlani (Antitrust,
Synopsis : Matt Bruckman, étudiant en journalisme à Harvard, décide de rejoindre sa soeur à Londres après avoir été viré de son université. Là-bas, il va faire connaissance avec son beau-frère et surtout, avec le frère de celui-ci, chef d'un club de hooligans anglais. Matt va alors être confronté à la violence des supporters, l'intégrer comme mode de vie avant de s'y noyer.
Voici un film totalement inattendu, tant par son thème, par son traitement que par sa diffusion "grand public".
Tout d'abord, il est important de signaler que ce film est le premier long-métrage d'une réalisatrice, Leri Alexander. Elle est également co-productrice au côté de Deborah Del Prete.
On imagine aisément le pari risqué que ces deux femmes ont tenté en abordant un thème aussi résolument machiste que la violence des stades de football.
Ensuite, et c'est sans doute le plus étrange et le plus dérangeant, loin de condamner sans appel le hooliganisme, Lexi nous livre une vision particulièrement complaisante de ce milieu.
Ainsi, tout au long du film, Matt va découvrir de nombreuses valeurs morales tel que l'honneur, le courage, l'amitié au sein du "club" de hooligans le plus "populaire" de Grande-Bretagne, celui de West Ham United, les G.S.I.
On apprend notamment que la différence entre les clubs de hooligans et les gangs américains est le courage et l'honneur... Le credo des "supporters" étant de faire face à leurs adversaires quel que soient leur nombre, contrairement aux gangsters US qui règlent leurs comptes à coup de flingue sans tenir se préoccuper des rievrains.
Ici, tout n'est que pugilat mais, dans le sens noble du terme... Une sorte de combat à l'ancienne dans lequel le code de l'honneur est omniprésent (par exemple, "on ne frappe pas un homme à terre" ?!
)
Bien sûr, le scénario amène également son lot de drames et de tragédies... Tout ne peut pas être rose dans le monde des hooligans...
Le film est ponctué de nombreuses scènes de bagarres dont la violence et surtout la désorganisation complète est assez bien rendu, même si, dans l'ensemble, on aurait préféré une caméra plus réaliste voir plus crue comme celle de Ken Loach, par exemple, dans "Sweet Sixteen".
En fait, il semble, malgré le titre du film, que l'intention de la réalisatrice ne soit pas de réaliser une oeuvre sur le hooliganisme mais sur l'odyssée humaine d'un jeune homme dans la violence de notre société moderne... et c'est sans doute ce qui explique cette distanciation vis-à-vis de la barbarie des hooligans.
DOMMAGE !
Cela reste néammoins un bon film, avec pas mal de scènes fortes, durant lequel on ne s'ennuie pas une seule seconde.
[EDIT] SI vous en avez l'occasion, privilégiez la V.O.
Les cours d'argot et les chants de supoprters n'en auront que plus de significations !