Fuyant un passé mystérieux, Eddie Lomax, aventurier solitaire, sillonne à moto les routes de l'Ouest américain. Le destin le conduit à Inferno, petite bourgade perdue en plein désert et repaire d'une bande de brutes sanguinaires. Battu, volé et laissé pour mort, Eddie est secouru in extremis par un vieil indien. Tel le phénix renaissant de ses cendres, il part à la recherche de ses agresseurs, bien décidé à leur faire vivre l'enfer sur terre. Pour Eddie Lomax, l'heure de la vengeance a sonné...Réalisé par
John G Avildsen Avec
Jean-Claude Van Damme,
Danny Trejo,
Pat Morita,
Vincent Schiavelli,
Larry Drake,
Gabrielle Fitzpatrick...
Pourtant adepte Van Dammien, je n'ai vu ce film que dernièrement, en raison des mauvais avis qui entourent ce film, mais heureusement pour moi, une pincée de chance dans une louche de malchance, a voulu que la bande annonce dudit film se trouve sur le dvd du nauseabond Lost Patrol. Là j'avoue, je suis tombé sous le charme, aidé par le très gauche "Tout le monde l'attendait, mais il ne le savait pas...et eux non plus".
Ainsi, malgré mes lointains souvenirs d'une critique désastreuse dans un Mad Movies, je me suis mis en quête, de jauger personnellement ce métrage...
John G Avildsen, est à l'origine du premier
Rocky (mais surtout du dernier), mais aussi de la trilogie des
Karaté Kids. On a déjà vu mieux comme CV, au milieu duquel semble surnager ce que l'on appelle communément une erreur de parcours (en plus d'être un chef d'oeuvre), de plus, le réalisateur renie son propre film par l'utilisation d'un pseudonyme. Voilà qui n'inaugure rien de bon...
D'autre part, ce long métrage date de 1998, alors qu'il n'est sorti en France qu'en 2002, en direct to video qui plus est (une première à l'époque pour notre Belge préféré, une coutume depuis...), ce qui témoigne, du moins serait on amener à le penser, de son potentiel tout bonnement inexistant....
Cependant, un miracle semble s'être produit, et l'on assiste en fait à un film tout simplement curieux, au sein la carrière déjà insolite de son acteur principal...
A la lecture du synopsis, le personne incarné par The Muscles from Bruxelles semble identique à ses précédents rôles, celui de cet homme timide qui s'en prend plein la tronche pendant les 2/3 du films, avant de revivre et de vaincre par la force de ces high kicks.
Néanmoins, la composition que nous contemplons se révèle être tout autre, de part ce ton singulier donné au film...
Van Damme, tout en sourires, s'y révèle surprenant et attachant, car faisant mine d'une autodérision de tous les instants (la scène où il fait l'amour à deux jolies donzelles, nu mais gardant ses santiags). Dans sa tâche, il est entouré par un casting seconde zone, dénotant d'un état d'esprit semblable, que ce soit Pat Morita (en loser attendant le retour de sa femme, depuis 3 longues années) ou D.Trejo (excellent, comme à son habitude en vieil indien, dont le personnage paraît tantôt être un fantôme, tantôt être réel). Ainsi, tous nos compères sont caricaturaux, mais c'est ce ton qui rend cette oeuvre agréable.
Cette façon de jouer, insuffle au film un humour permanent, renforcé qui plus est par des répliques du même accabit ("
Vous connaissez Léon et Lester?" "
Plus maintenant")
En outre, la photographie est véritablement splendide, avec des scènes de désert très travaillées, séduisantes visuellement (la dernière scène où les deux amis chevauchent leurs Harley en plein zone désertique). De même, la bande son, mélange de country et de western, participe à cette ambiance, caractéristique de ce métrage.
Malgré tout, Inferno souffre d'une réalisation malhabile, le réalisateur ne pouvant s'empêcher de faire de l'esbrouffe à grands renforts de dutch angle ou angles mouvants, qui nuisent considérablement à la qualité du film. Par ailleurs, les scènes de combats (relativement rares) sont de très mauvaises factures (ralentis inutiles, cadrage désastreux, molesse), venant à se demander s'il s'agit bien de la même personne qui a réalisé Rocky (!!). Le rythme est quant à lui, relativement lent, posé, en raison de l'optique prise par le film (la comédie).
Bref, un film singulier, à mi chemin entre le western et la comédie (à la sauce JC), qui affiche un ton un tantinet naïf, se laissant regarder avec un réel plaisir, bien qu'il puisse s'oublier relativement facilement...
*Adeptes de la tatane, passez votre chemin...
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PS: J'ai hésité longuement à le classer en tant que nanars...mais finalement