Ce film, c’est l’histoire de Rose qui s’en va chercher Sharon - sa fille, pas l’homme politique israélien – dans la ville abandonné de Silent Hill, bien connue des amateurs de jeux vidéo par l’intermédiaire de ses opus successifs.
Faute avouée étant à demi pardonnée, je dois reconnaître que ces jeux me sont totalement inconnus. Si j’ai bien une longue expérience du monde merveilleux des consoles et ordinateurs, c’est celle de la vielle école, celle dont l’obédience se compose du CPC 464 ou de la Super Nintendo, celle qui chante les louanges de Saboteur 2 et PacMan. Je serais plus loquace le jour où l’on adaptera ces titres.
C’est donc avec l’oeil candide et innocent du novice que j’ai abordé la séance.
Ceci étant dit, passons à table. Le menu va être copieux
Acte 1 – Home, sweet home.Dans la famille Da Silva, on est trois : le père, Christopher (Sean Bean), la mère, Rose (Radha Mitchell) et la fille adoptive, Sharon (Jodelle Ferland).
Un seul enfant, c’est très peu pour le renouvellement des générations ; mais, quand on voit la gamine, on comprend que les parents aient abandonné toute idée de renouveler l'opération.
Il faut imaginer que la Sharon est du genre à faire la somnambule chaque nuit. Pas moyen de l’arrêter, rien n’y fait. Le soleil à peine couché, déjà, elle se lève et met les voiles, cap sur Silent Hill ou sur Bercy pour aller au concert de Lorie.
Il faut dire que l’attitude de Rose n’arrange rien. Pour calmer la gosse, elle est contre la tradition (la bonne vieille paire de gifles d’autrefois) et la modernité (la camisole chimique, offerte par une boîte complète de Ritaline à déguster directement en intraveineuse).
Elle veut être une bonne mère et alors, elle veut faire plaisir à sa fille
Heureusement, comme il lui reste encore un fond de raison à l’esprit, elle oppose son veto au concert de Lorie. Ce sera donc la ballade à Silent Hill.
Merci maman !
Acte 2 - Houston, we have a problem.Silent Hill, les deux premières minutes, ça paraît plutôt calme. On s’imagine arpentant et déambulant les rues d’un petit village au plus profond du terroir, un lieu où jamais rien ne se passe.
Sitôt dit, sitôt fait. Sharon disparaît.
Les autochtones débarquent. Le temps vire à l’orage.
A ma gauche, Charybde : les villageois illuminés comme un sapin de noël.
Les ethnologues concluront probablement à une dégénération de l’espèce, fruit d’une lignée de croisements consanguins entre Raëliens et Scientologues.
A ma droite, Scylla : les créatures difformes et dégouttantes à souhaits.
Là, il n’y a qu’une exposition prolongée à un rayonnement hautement radioactif qui pourrait fournir un début d’explication. Peut-être un scénario à la Tchernobyl.
Au fait, on est le 26 avril. Bon anniversaire. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’avoir 20 ans.
Acte 3 – Il court, il court le furet.Rose ne sait plus où donner de la tête, en vrac :
Retrouver Sharon, qui a de drôles de sosies.
Comprendre les énigmes qui jalonnent cette ville de fous, où la dernière personne qui a passé le balai Swiffer était l’Homme de Tautavel.
Echapper aux monstres, qui suintent des murs, et aux humains, quasiment aussi belliqueux.
Le challenge, c’est qu’elle doit faire tout ça avec une lampe de poche alors que vu le bestiaire, une mitrailleuse M249 Saw, calibre 5,56 et chargeur 200 coups, aurait constitué un minimum.
A sa décharge, une fliquette vient la soutenir pendant un trop court moment. Dehors, elle avait froid, elle finira bien au chaud dans l’église, sur le bûcher. Dommage, toute de cuir vêtue, il ne lui manquait que la cravache (peut-être oubliée sur sa moto).
Acte 4 - Un verre, ça va. Trois verres, ça va mieux !Après une bonne heure de diverses péripéties, distillées par un Christophe Gans, toujours aussi adroit à la caméra, Rose commence vraiment à être très très énervée.
Pour en finir une bonne fois pour toute et avec l’aide des forces obscures récemment rencontrées, Rose se rend à l’église, où elle découvre les habitants s’apprêtant à cuisiner Sharon, avec assaisonnement sauce barbecue.
Amis de la grande gastronomie, réjouissez-vous !
C’est la fête du barbelé. En veux-tu ? En voilà !
Sharon est libérée et ce sont tous les zélotes de Silent Hill qui se font cuisiner en deux tours de poêle. Diverses recettes nous sont proposées : on mijote, on découpe, on écartèle et on jette fort loin ce qui n’est point comestible pour un aller simple en orbite géostationnaire (mot fétiche, c’est gagné !).
Ca fait venir l’eau à la bouche. On se prend à rêver d’une bonne plâtrée de choucroute, le tout copieusement arrosé de la bouteille, qui nous attend bien sagement, à température, appuyée tout contre la porte du réfrigérateur.
Arrivé au dessert, il ne reste plus que Rose, Sharon et Mamie, rencontrée dans l’aventure.
Maintenant, il faut plier bagage. Rose et Sharon quittent Silent hill. Mamie reste sur place : on l’invitera à déjeuner en famille une autre fois (cette Rose, elle est pingre !).
C’est pour nous le moment de se quitter sur une bien belle image : deux femmes, heureuses d’aller rejoindre leur tendre foyer pour un repos mérité…
Enfin, c’est ce qu’elles croient !